L’absurde projet de débaptiser Noël

Et pourquoi pas, tant qu’on y est, rasé à Paris le Sacré Coeur et Notre Dame de Paris ? L’idéologie de certains militants n’ayant apparemment aucune limite, un amendement visant à modifier l’appellation des vacances scolaires de Noël et de la Toussaint a été voté le 1er Octobre dernier en plénière par le conseil supérieur de l’éducation par 44 voix contre 7 !

Cette idée grandiose émanait du syndicat majoritaire des enseignants du primaire, le S.N.U.I.P.P.- F.S.U., selon lequel le caractère chrétien de ces fêtes n’a pas à « figurer dans le calendrier de l‘école républicaine » et que ce serait « un beau symbole de respect de la laïcité en France ».

Ces aberrations en disent hélas long, non seulement sur l’état intellectuel et moral de certaines organisations, mais plus encore sur leur incompréhension total du sens réel de la laïcité. Pour trois raisons en effet, ce vote apparaît comme absurde aux yeux des partisans les plus rigoureux de la laïcité.

D’abord, au nom d’une histoire qu’on ne peut pas abolir, sauf à prendre pour modèle la Révolution culturelle chinoise ou l’Union soviétique des années 1930.
Qu’on soit croyant ou non, Noël est une fête chrétienne comme le 14 Juillet est une fête révolutionnaire ! Nul n’y peut rien !

Ensuite, parce que la laïcité n’a rien à voir avec l’athéisme, enfin et même surtout parce que le christianisme est paradoxalement la première origine de la laïcité en France !

Pour comprendre ces trois points essentiels, il faut inlassablement revenir à la signification véritable de la laïcité telle que la tradition républicaine française nous l’a léguée. De fait, elle ne vise en rien à abolir dans l’espace public toute référence à la religion, mais à faire en sorte que l’origine de la loi soit enfin pensée comme humaine et non plus comme divine.

En ce sens, la laïcité ne s’oppose nullement à la religion, seulement au « théologico-politique », c’est-à-dire à la confusion entre religion et politique qu’imposent les théocraties.

Vouloir débaptiser Noël et la Toussaint relève non seulement d’une idéologie liberticide, mais d’une incompréhension totale du sens véritable de la laïcité.