Au nom de la justice ?

Le Président de la Cour d’Appel de Paris n’est pas content. Comme tous ses collègues, ce haut magistrat est habitué à administrer la justice comme bon lui semble, à l’abri de toute critique. Mais voilà que le Ministre de l’Intérieur et les syndicats pénitentiaires ont osé contesté la décision des magistrats instructeurs parisiens de convoquer à leur tribunal Mohamed Amra, plutôt que d’utiliser la visioconférence ou de se déplacer jusqu’à sa prison normande. Pour mémoire, le précédent transfèrement de ce narco-trafiquant a coûté la vie à deux surveillants pénitentiaires.

Dans un communiqué rageur, le Président Boulard affirme que « ces mises en cause infondées des investigations en cours sont de nature à déstabiliser l’institution judiciaire ». Rien de moins. Mais il ne daigne pas pour autant nous expliquer pour quels motifs les juges d’instruction mettent ainsi en danger les forces de l’ordre chargées d’escorter Amra. Qu’on se le dise : la justice n’a de comptes à rendre à personne.

Et c’est bien le problème. Contrairement à tous les autres agents de l’État, et à fortiori aux élus et aux Ministres, les magistrats ne font l’objet d’aucun contrôle et ne tolèrent aucune contestation de leurs actions. Ainsi, quand plusieurs responsables gouvernementaux, y compris le Garde des Sceaux, constatent à juste titre que les peines prononcées après les émeutes consécutives à la victoire du P.S.G. ne sont pas à la hauteur des violences commises, le premier Président de la Cour de Cassation (qui n’est rien de moins que le plus haut juge de France) dénonce aussitôt « un populisme anti-judiciaire », et que cela « porte atteinte au vivre ensemble » !! Refusant obstinément toute automaticité des peines, il explique que les magistrats doivent respecter « de grands principes humanistes, en considérant que les gens sont aussi capables de s’améliorer»…

C’est bien connu, un voyou qui tire sur la police avec un mortier, pille les boutiques et brûle des voitures est une malheureuse victime de la société, qui ne demande qu’à s’améliorer… Avec une idéologie pareille, il ne faut pas s’étonner du laxisme des peines prononcées.

Ce que le premier Président de la Cour de Cassation appelle avec mépris « un populisme anti- judiciaire » est l’expression d’une profonde colère de nos concitoyens et de la demande de fermeté qui monte de tout la pays. Trop de magistrats ont juste oublié qu’ils rendaient la justice au nom du peuple français.

 

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