Le mensonge ne résout rien
La Cour des Comptes, dûment mandatée pour éclairer le débat passionnel sur les retraites, vient de nous annoncer la couleur : malgré la réforme honnie de 2023, le système sera déficitaire dès cette année, puis continuera de se dégrader continûment au-delà de 2030. Pour ceux qui préfèrent la franchise et les mots simples aux explications fumeuses, il est virtuellement en faillite. Et encore, ces estimations ne prennent-elles pas en compte les 42 milliards d’euros versés par l’État et les collectivités pour payer les pensions de la fonction publique non couvertes par les cotisations…
N’importe où ailleurs qu’en France, cet état des lieux désastreux mobiliserait toutes les forces vives du pays pour sauver le système et épargner aux générations futures un tel fardeau. Tous nos voisins s’y sont résolus. Chez nous, il se trouve encore une majorité de parlementaires pour vouloir abroger la réforme Borne, c’est-à-dire, entre autres, revenir à 62 ans. Quant aux syndicats, ils considèrent, eux, que les retraites sont un prétexte pour détricoter notre modèle social !!
C’est dans cette atmosphère de déni de réalité que François Bayrou, soucieux de s’attirer les bonnes grâces du P.S., a eu l’idée de génie de proposer aux partenaires sociaux un conclave pour « améliorer » le texte de 2023. Etrange, irresponsable, « fou », car le Premier Minitre portait jusque là un regard lucide sur la question des retraites, dénonçant souvent la faute morale qui consisterait à en transmettre la charge à nos enfants.
Rouvrir le débat, c’était à coup sûr rallumer la flamme. Et arrive ce qui devait arriver : le constat qu’aucun retour en arrière n’est possible, bien au contraire, à fortiori lorsque l’on cherche des dizaines de milliards. Le scandale n’est pas que François Bayrou l’ait dit – encore aurait-il pu le faire dès le départ. Mais que des gens supposément (?) responsables le contestent.
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